Recherche : La force hydraulique de la Semène


Les établissements hydrauliques des bords de la Semène au XIXe siècle

- Etude réalisée en 1985-1986 sur l'utilisation de la force hydraulique dans une vallée de moyenne montagne dans la région stéphanoise, berceau de la Révolution industrielle. En même temps qu'un important travail de recherche dans les archives départementales (Loire et Haute-Loire) et dans les cadastres de 11 communes, un repérage sur le terrain pour y retrouver des vestiges de ces anciennes installations a été réalisé. Mémoire de maîtrise en histoire, Université de Saint-Etienne. 1986.

Vous pouvez consulter : 

- Le mémoire de recherche (123 pages) en format pdf : Les établissements hydrauliques des bords de la Semène au XIXème siècle, et 
- l'Inventaire des vestiges (59 pages) en format pdf.




- Et ci-dessous l'article : Etude sur la partie supérieure du cours de la Semène.

(en cours de rédaction, le même article avec une mise en page avec Adobe spark page >> ici le lien.

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EQUIPEMENT ET ACTIVITÉ INDUSTRIELS D'UNE VALLÉE DE MOYENNE MONTAGNE :

L'exemple du cours supérieur de la Semène

par Bernard RIVATTON

Résumé
Après avoir défini le cadre géographique et historique de cette étude : un domaine forestier du sud du département de la Loire, sur la bordure est du Massif Central, nous étudierons la géographie industrielle de cette rivière au XIXème siècle. La scie est ici beaucoup plus qu'un accessoire du moulin à grains, elle en est une composante essentielle. A travers différents types de documents, nous pouvons cartographier les installations tout au long du XIXème siècle.
Nous étudierons ensuite, grâce à un important travail effectué sur le terrain pour pallier au manque d'archives, l'agencement de ces installations hydrauliques. La présence de tous ces établissements sur une faible portion de rivière oblige une coordination de l'utilisation de l'eau. Les équipements hydrauliques sont adaptés à cette situation. Barrages, biefs, bassins, moteurs et bâtiments seront successivement étudiés.
Enfin, nous aborderons l'activité industrielle en analysant plus particulièrement l'entretien de ces usines hydrauliques et les progrès techniques apportés, pour terminer par une étude de la répartition de la propriété.


1 - INTRODUCTION

Cette étude des établissements hydrauliques et tout particulièrement des scies installés dans un domaine forestier du Massif Central, au sud du département de la Loire, a été faite sur deux plans.
Nous avons tout premièrement effectué une recherche historique, essentiellement à partir du cadastre napoléonien, et pu ainsi localiser avec précision les sites hydrauliques, et établir une filiation des propriétaires pour tout le XIXème siècle.
Mais au-delà de la recherche historique, nous voulions connaitre avec précision les équipements industriels. Il nous fallait alors trouver des renseignements techniques sur les différentes installations hydrauliques. Ce type de données pouvait nous être fourni par les cahiers des établissements industriels. Malheureusement de tels documents n'existent pas dans le département de la Loire. La consultation des archives du service de l'hydraulique (Série S des Archives départementales) n'a apporté, pour notre région, que très peu de renseignements. Pour pallier à ce manque de documentation, il nous restait la solution du travail de terrain. Opération longue, mais qui, dans notre cas, s'est avérée très fructueuse. En effet, il reste sur les bords de la Semène, et tout particulièrement dans la région de Saint-Genest-Malifaux de nombreux vestiges des installations hydrauliques du XIXème siècle. Nous avons pu ainsi établir des relevés détaillés des bâtiments et des installations hydrauliques.
Après un rapide tableau de la situation industrielle de cette haute vallée au XIXème siècle, nous nous intéresserons à l'étude des sites hydrauliques, pour terminer par une rapide étude des hommes et du travail.

1.1 -Le cadre géographique

Situé sur la bordure occidentale du Massif Central, le plateau de Saint-Genest-Malifaux a une altitude qui varie de 1 000 à 1 450 mètres. L'imperméabilité du sol et l'abondance des précipitations font de cette région un véritable château d'eau (1).
L'altitude et le climat froid font également du terroir de Saint-Genest un vaste domaine forestier (37,63 % de la surface paroissiale à la fin du XVIIIème siècle, dont 96 % en conifères) (2).
C'est dans ce cadre que la Semène prend naissance, dans la forêt du Grand'Bois, à environ 1 150 mètres d'altitude. Après un cours de 45 kilomètres, elle se jette dans la Loire à 900 mètres d'altitude. Elle offre une pente moyenne de 0,016 m/mètre.
La présente étude ne porte que sur les onze premiers kilomètres de cette rivière. La pente moyenne est alors de 0,021 m/mètre.
La Semène reçoit de nombreux affluents. Cependant, nous nous sommes limités au seul cours principal, en incluant toutefois le petit ruisseau de Merlon (au niveau des sources), long de seulement quelques centaines de mètres.

1.2 -Le cadre historique

II nous est apparu intéressant de débuter notre étude au moment de la cadastration napoléonienne. C'est en effet le plus ancien document qui soit à la fois précis, complet et présent pour toutes les communes. Sur le plateau de Saint-Genest-Malifaux, la cadastration s' est effectuée dans les années 1835-1836.
Cette limite n'exclut cependant pas une remontée vers le passé lorsque cela est possible. De nombreux documents du XIXème siècle font mention d'actes plus anciens.
Il reste à définir l'autre borne chronologique. Ici, la limite est plus floue. C'est donc un peu au hasard de la documentation rencontrée que nous terminerons notre étude, tout en sachant que le cadastre a été dépouillé de façon systématique jusqu'en 1882.
La paroisse de Saint-Genest-Malifaux attestée dès 1061 relève de la seigneurie banale de Saint-Genest et de Feugerolles. A la fin du XVIIIème siècle, la population de cette paroisse « se nourrit essentiellement de seigle et tire toutes ses ressources de la fabrication des rubans et de l'exploitation du bois » (3). « La forêt de la montagne [...] constitue la principale ressource de ses habitants qui vivent la plupart sur les produits de l'exploitation de ces forêts ; qui se fait au moyen de scies à bois alimentées par les eaux de plusieurs sources abondantes » (4).
Au XVIIIème siècle, 28 scieries étaient actionnées par l'eau (5), pour toute la paroisse.

2 -LA GEOGRAPHIE INDUSTRIELLE DE LA VALLEE AU COURS DU XIXème SIECLE

2.1 -Des origines à l'aube du XIXème siècle

Certains établissements sont connus dès le Moyen Age. La consultation du dictionnaire topographique permet d'en dresser la liste (6).
- Le Sapt, attesté en 1375.
- La Scie de la Roue, attestée en 1390.
Il est assez difficile de faire une étude complète sur la situation de l'utilisation de l'énergie hydraulique dans la période précédant la cadastration. Les quelques cartes en notre possession permettent seulement de dresser une situation très approximative. Aucun document d'archives ne donne un tableau complet. L'enquête de l'an II sur les moulins n'apporte rien d'intéressant pour notre étude (7).
Il n'existe pas non plus d'historiographie des moulins et des scieries. Ces petites unités de production n'ont que très peu intéressé les érudits locaux du XIXème siècle.
La carte peut nous apporter quelques renseignements, mais l'utilisation d'une telle source demande quelques critiques préalables.
- Certains établissements ne sont pas mentionnés, alors qu'ils sont connus par d'autres sources.
- La roue dentée (symbole de l'établissement hydraulique) peut représenter une ou plusieurs installations, si ces dernières sont très rapprochées.
- Nous avons constaté que la roue dentée est placée au niveau de la prise d'eau et non à l'emplacement du bâtiment industriel.
- Aucune distinction n'est faite entre moulins, scies, foulons, papeteries, moulinages, etc.
C'est donc avec beaucoup de prudence qu'il faut utiliser cette source.
Sur les cartes que nous avons consultées, nous comptabilisons seulement deux établissements :
- La Scie du Bois.
- La Scie de la Roue.
Par chance, d'autres sources viennent compléter notre tableau. Dans les actes notariés que nous avons consultés, nous avons retrouvé des baux antérieurs à 1835, nous permettant d'attester l'existence de certains établissements.
- Pierre Robert loue pour 6 ans à Barthélémy Légat, une scie à eau et un moulin situés au hameau des Plats (Saint-Genest-Malifaux) en 1818 (8).
Cela porte à 4 le nombre d'établissements hydrauliques.
Lors de la réouverture du "canal do roy" pour détourner les eaux de la Semène au profit du Furan (9), les différentes études mentionnent l'existence de scieries dans le secteur des sources. Il est toutefois difficile de situer exactement l'emplacement de ce canal, et par la même des scies qui sont mentionnées (10).
Enfin, pour la commune de Saint-Genest-Malifaux, un document cartographique permet de retrouver quelques établissements supplémentaires. Il s'agit d'un plan de masse du début du XIXème siècle (11).
Dès lors, la commune de Saint-Genest-Malifaux possède (d'après ce plan) 18 établissements hydrauliques dont un établissement double : La Celarière.
Il y a donc à la fin du XVIIIe siècle et au tout début du XIXème siècle, au minimum 11 scieries sur la Semène et 3 moulins à grains pour un total de 18 établissements (plus 2 sur le Merlon).
Ce chiffre est certainement inférieur à la réalité, mais c'est le seul en notre possession en l'état actuel de la recherche (11).

2.2 -Carte Industrielle de la vallée au moment de la cadastration - 1837

Dès la mise en place du cadastre napoléonien, et malgré les restrictions faites précédemment, il est plus facile de comptabiliser les établissements hydrauliques sur les rivières, et ce avec une marge d'erreur très faible.
Nous avons retrouvé un total de 29 établissements, dont 16 scies, un établissement mixte (moulin + scie) et 12 moulins à grains.
Les scieries représentent 55,17 % de l'ensemble des établissements pour la commune alors qu'elles ne représentent que 29,5 % pour toute la vallée. Ainsi 60 % des scies sont regroupées dans la commune de Saint-Genest-Malifaux (alors que la commune ne possède que 31,5 % du total des établissements de la Semène).
Le revenu cadastral tiré des usines hydrauliques est de 177 francs. Saint-Genest-Malifaux présente une particularité par rapport aux autres communes de la vallée. Nous y avons recensé 31,5 % des installations hydrauliques, mais ce revenu cadastral ne représente que 2,6 % du revenu global. Ceci s'explique par la faible valeur des scieries, installées vers les sources et qui connaissent à la fois le gel de l'hiver et le manque d'eau en été.





Revenu cadastral - 1837


Nombre
%
Valeur
%
Moyenne valeur
Scies
16
55,17
110
62,15
6,88
Moulins
12
41,38
56
31,64
4,66
Scie + moulin
1
3,45
11
6,21
11,00
TOTAL
29
100
177
100
6,10

Revenu cadastral - 1883


Nombre
%
Valeur
%
Moyenne Valeur
Scies
18
60,00
183
63,76
10,16
Moulins
8
26,66
43
14,98
5,38
Scie + moulin
1
3,33
11
3,83
11,00
Moulinages
2
6,66
42
14,63
21,00
Tours
1
3,33
8
2,79
8,00
TOTAL
30
100
287
100
9,56

2.3 -Les modifications au cours du XIXème siècle

Comme nous l'avons vu précédemment, les cahiers des établissements industriels n'existent pas pour le département de la Loire. C'est donc vers d'autres sources qu'il nous faut chercher, et nous avons dû reprendre le cadastre comme base.
Jusqu'en 1856, nous ne constatons que fort peu de modifications.
En 1850, une inondation, due probablement à de fortes chutes de pluies, emporte une dizaine d'établissements hydrauliques dans la commune (13), mais sur la Semène, seul le moulin de la Jacques est emporté. Il sera reconstruit 4 ans plus tard.
A partir de 1856, les modifications sont plus importantes :
En 1856, Michel Louis Courbon de Saint-Genest démolit la scie du Mas, et la remplace par une autre construction, mais conserve la même activité (le nouvel établissement rapporte maintenant 80,00 francs).
En 1860, Marcellin Munier à la scie de la Roue, remplace son moulin par un tour mécanique (passe de 7,00 à 8,00 francs).
La même année, Pierre Largeron agrandit le moulin des Gauds.
En 1863, ce même Largeron transforme son moulin en moulinage (rapporte désormais 22,00 francs).
En 1864, toujours aux Gauds, Jean-Pierre Dubouchet installe dans une maison, un moulinage d'un rapport de 20,00 francs.
En 1878, Jean-Louis Bonnet remplace le moulin de la scie d'en Haut (Merlon) par une scie et passe ainsi de 2,00 à 5,00 francs.
En 1883, Antoine Chalayer installe dans un bâtiment d'habitation un moulin à La Célarière (rapport de 13,00 francs).
Et en 1884, il détruit l'ancien moulin, en le remplaçant par bâtiment rural.
Cette même année, Antoine Jourjon remplace la scie et le moulin du Pillot qu'il vient d'acheter par une tournerie mécanique (passe de 11,00 à 16,00 francs).
Enfin en 1890, Gabriel Larderet démolit la scie qu'il possédait à Scétillon.
Depuis 1856, la physionomie générale de la vallée, au niveau du plateau de Saint-Genest-Malifaux, a donc quelque peu changé. En effet, nous avons constaté l'arrivée de trois moulinages en remplacement de moulins, et un quatrième installé dans une maison d'habitation. La petite industrie s'installe donc également dans cette région, pourtant moins favorable que le reste de la vallée. Cette modernisation ne peut toutefois pas être comparée à l'industrialisation très importante du reste de la rivière.
Signalons que ces transformations se font essentiellement aux dépens des moulins à grains.
Leur nombre diminue tout au long de notre période. En 1835, ils représentent 41,38 % des installations hydrauliques, et seulement 26,66 % en 1882.
Les "meuniers" trouvant peu de revenus dans leur installation, la transforme en moulinage, ou la vende. C'est alors le nouvel acquéreur qui effectue la transformation.
Ces diverses modifications donnent une plus value importante aux établissements hydrauliques de la vallée. Le revenu cadastral connait de 1835 à 1882 une augmentation de 62,15 % (passant de 177 à 287 francs). Cet apport est essentiellement réalisé par les moulinages. Ils ne représentent que 6,66 % des équipements, mais forment 14,66 % du revenu, soit autant que les moulins.
Toutes ces créations se font à l'emplacement de sites hydrauliques existants. On utilise les biefs et les bassins déjà existants, étant donné le nombre important d'installations, il semblait difficile de trouver d'autres sites favorables.
A l'extrême fin du XIXème siècle, une source, bien que partielle permet de faire un rapide bilan.
En effet, suite à de nouvelles tentatives de détournement des eaux de la Semène au profit du Furan par la ville de Saint-Etienne, les riverains de la Semène constituent un syndicat (14), une pétition est envoyée au ministère de l'Agriculture, et nous pouvons y retrouver certains industriels du plateau de Saint-Genest-Malifaux. En voici le détail (15).
Sur 17 signatures pour la commune de Saint-Genest-Malifaux, nous comptabilisons 10 scieurs, 3 mouliniers, 2 meuniers, un tourneur et un étant à la fois scieur et meunier.

3 -L'INSTALLATION HYDRAULIQUE

3.1 -L'emplacement

Les établissements sont répartis de façon uniforme sur tout le cours de la rivière, avec cependant deux fortes concentrations : la moyenne est d'une installation tous les 380 mètres.
La première concentration importante se situe au niveau des sources. Sur seulement 1 000 m, nous comptabilisons pas moins de 6 établissements. Cela donne une moyenne d'un établissement tous les 166 mètres.
L'autre concentration se trouve légèrement plus en aval, entre Les Plats et La Jacques, avec 5 établissements pour 800 m de cours (moyenne d'une installation tous les 160 mètres).
Ces deux régions correspondent aux sites les plus favorables pour l'utilisation de l'énergie hydraulique. C'est en effet à ces deux endroits que la rivière connaît sa plus forte pente.
Le potentiel énergétique de la Semène est donc utilisé à son maximum, et ce dès le XIXème siècle.
Les scies sont situées pour la plupart à l'orée de la forêt (à une exception près) au nord du Bois de Fouilleras, ou du Bois de la Trappe. Les installations hydrauliques sont éloignées des grands axes de communication.
Enfin, ces bâtiments de production sont séparés des autres habitations.

3.2 -Les équipements hydrauliques

Le barrage

C'est l'équipement qui fixera définitivement le plan et l'implantation de l'entreprise.
Les barrages installés sur la Semène n'existent pas de façon systématique. La prise d'eau est simplement constituée par l'ouverture du bief sur la berge, sans autre artifice.
Les barrages les plus sommaires sont constitués de planches ou de madriers.
Les chaussées les plus nombreuses au début du XIXème siècle, se composent d'un amas de pierres grossièrement rangées et barrant le lit de la rivière. Ces constructions sont toutes rectilignes et très légèrement en travers de l'axe de la rivière.

La prise d'eau

II est difficile de connaitre la configuration de cette installation.
Les études faites sur le terrain, permettent de penser que dans la partie amont de la Semène, il n'existe pas à proprement parler de prise d'eau. Le bief est directement adapté aux berges de la rivière sans construction particulière.

Le bief

La longueur des biefs est très variable. Nous avons recensé sur la Semène des écarts importants. Le plus long bief mesure 1 km 500 à la Scie des Plats, et le plus court ne fait que 120 m (La Jacques).
La longueur moyenne des biefs est de 472 mètres.
Les biefs que nous avons retrouvés sur la Semène sont de différentes catégories au point de vue de leur coupe (16).
Le système le plus simple consiste à creuser le canal directement dans le sol. C'est le cas le plus fréquent pour les installations du plateau de Saint-Genest-Malifaux. C'est bien entendu le système le moins coûteux, le plus facile à mettre en place et à entretenir, (type N° 1).
Quand le bief doit passer à un niveau supérieur à celui du sol, il est nécessaire de faire une construction pour empêcher l'écoulement des eaux. Dans ce cas, le canal suit généralement un accident du relief (butte, colline, etc...). Du côté de la rivière on établit une motte de terre qui vient canaliser l'eau contre le relief. Ces constructions de terre peuvent avoir jusqu'à 4 à 6 mètres d'épaisseur, (type N° 2).
Dans le même esprit, mais pour une construction plus solide, un mur de pierres en gros appareil et sans mortier (toujours sur un seul côté) remplace la terre. Ce système est très utilisé dans les endroits encaissés, où la pente de la colline devient importante. De plus le manque de place empêcherait la construction du type précédent qui demande beaucoup de terrain, (type N° 3).
Cette typologie semble rigoureuse, mais nous avons pu constater que plusieurs types peuvent coexister pour un même bief.

Le bassin ou l'écluse

Le bassin est généralement situé à proximité immédiate du bâtiment industriel. Il nous faut signaler qu'à 3 occasions pour de petites installations, le bassin est appuyé contre le mur de l'établissement (Scie du Bois, Pillot, Moulin du Sapt).
Dans la plupart des cas, le bassin n'est pas véritablement distinct du bief, mais est plutôt constitué par le simple élargissement de celui-ci. Nous avons aussi rencontré 4 bassins qui se terminent en "queue de poisson". Le départ de la chute se fait alors sur un côté (Scie d'en Bas, Scétillon, Scie Rouchouse. Berthou).
Nous avons également trouvé, mais une seule fois, le cas de deux bassins pour le même établissement. L'un des bassins se trouve contre l'atelier, et l'autre est situé environ 600 m en amont.
Les types de construction sont très proches de ceux utilisés pour les biefs, avec cependant quelques variantes.
Nous avons par exemple rencontré, à plusieurs reprises sur la commune de Saint-Genest-Malifaux des bordures composées de deux murs de pierres sèches séparés d'environ 2 mètres. Cet espace disponible était rempli de terre, et pouvait même être planté de sapins.

La chute

Pour les scieries du plateau de Saint-Genest-Malifaux, les chutes sont importantes (6 à 8 m). En 1832, la chute moyenne des 16 scies situées vers le Bessat est de 7 mètres 17). Cela correspond à ce que nous avons retrouvé lors des études sur le terrain. L'eau est canalisée dans une conduite forcée d'une section d'environ 50 cm (18).
Au XVIIIème et XIXème siècle, ces conduites forcées étaient faites avec un tronc d'arbre évidé. En 1822 par exemple, pour la construction d'une scie sur le Furan, la conduite "sera creusée dans un arbre de sapin" (19).
Pour les moulins, nous n'avons pas retrouvé de description de chute. L'emploi de la roue horizontale est généralement lié à l'existence d'une conduite forcée, mais les visites sur le terrain n'ont pas permis de retrouver des traces intéressantes.

Les moteurs

Nous n'avons pratiquement aucun renseignement sur les moteurs.
Les scies utilisent presque exclusivement la roue à palettes.
En 1856, les roues à palettes utilisées dans la Haute-Loire ont entre 1 m 40 et 1 m 60 de diamètre (20). Sur le plateau de Saint-Genest-Malifaux, la configuration des constructions permet toutefois de penser que le diamètre des roues était supérieur, sans toutefois dépasser 3 mètres.
A la fin du XIXème siècle, la tournerie du Pillot est équipée d'une petite roue métallique à admission inverse du genre De Canson ou Grosrenaud (21).
Les moulins à blé utilisent principalement la roue horizontale.
Les roues à augets équipent également les autres industries de la vallée (moulinages). Leur diamètre est inconnu.
Nous avons encore moins de renseignements sur les turbines. En 1884, la nouvelle tournerie du Pillot possède une turbine, qui provient de chez Brenier et Neyret à Grenoble.
Les transmissions sont aussi très peu connues. Elles sont généralement en bois pour les moulins et les scies. Cependant, vers la fin du XIXème siècle, les transmissions en fonte commencent à s'installer.

Le matériel de production

Pour les scies, vu l'état des installations, la description que donne Belidor dans son ouvrage du XVIIIe siècle, sur L'architecture hydraulique, semble encore très bien correspondre aux installations du XIXème siècle sur le plateau de Saint-Genest-Malifaux. Ces installations sont également très proches de celles que nous pouvons trouver dans les Vosges à la même période (22).
La roue actionne une courroie qui fait tourner une manivelle qui imprime alors une vitesse de 75 oscillations/minute à "la chasse" (cadre de bois dans lequel est fixée la lame) maintenue dans une glissière. La pièce à scier est disposée sur un chariot qui glisse sur des supports de bois huilés'-"'. Une crémaillère fait avancer plus ou moins rapidement le chariot, selon la grosseur du bois. Quand la scie monte, ce dernier avance, et en redescendant, la scie coupe le bois.


 

Les bâtiments

Les scies installés dans les Grands'Bois présentent toutes la même configuration.

Les bâtiments qui abritent les scies ont toujours la forme d'un rectangle allongé en plan (16 à 18 mètres sur 8) avec un hangar en avancé sur la moitié d'un des grands côtés.
Les bâtiments sont robustes, couverts en dur, avec des murs épais, en bel appareil de pierres régulières de petites dimensions, car il faut avant tout se protéger du froid. Le toit à deux pentes est couvert de tuiles rondes.
L'ensemble se compose d'un étage inférieur en partie enterrée, et accessible directement par le hangar. Un autre accès, à l'étage supérieur donne directement dans la pièce de travail.
L'une des façades est aveugle, ou peut avoir une petite ouverture au premier étage. La conduite forcée est appuyée contre ce mur, et débouche légèrement plus bas que le rez-de-chaussée. A cet endroit, une voûte permet le passage de l'arbre de transmission.
Le côté opposé est par contre très largement ouvert sur l'extérieur. Le premier niveau donne directement sur la campagne afin de faciliter le passage des troncs. Il donne également sur le hangar par une mézanine.
Enfin, sur le petit côté (vers le canal de fuite), au niveau du premier étage, une ouverture permet le passage des planches fraîchement coupées.
Dans le hangar, 3 ou 4 marches appuyées contre le mur du fond donnent accès à la transmission et aux engrenages qui sont encastrés dans une cage maçonnée de forme carrée.
Le sol de l'étage supérieur est en plancher reposant sur de grandes poutres elles-mêmes soutenues par des corbeaux de pierres. Le centre est percé pour permettre le passage de la transmission. Malheureusement, aucun montant de la scie ne subsiste. Seule la Scie de Fouilleras possède encore les poutres centrales avec les encoches pour le passage des montants de la scie.
L'habitation n'est jamais incluse dans ce type de bâtiment. Lorsqu'elle existe, elle est située à proximité immédiate.


La Scie Neuve
Scétillon
Intérieur, Scie Fouilleras

4 -L'ACTIVITE INDUSTRIELLE ET LES HOMMES

4.1 -Petites modernisations et entretien

Les éléments les plus importants pour un établissement hydraulique sont très certainement le bief et le barrage ou digue lancée au travers de la rivière. Ce sont aussi les éléments qui connaissent le plus les assauts du temps.
Ces éléments vitaux pour l'établissement hydraulique sont dans bien des cas en mauvais état, le propriétaire ou le locataire n'ayant pas toujours les fonds nécessaires pour leur réparation.
Si les équipements de plein air souffrent beaucoup des intempéries, les mécanismes, bien que à l'intérieur ont aussi besoin d'entretien. Mais là encore, les archives font défaut. Seuls les quelques baux retrouvés permettent de connaître les contraintes imposées aux preneurs.
Ainsi, pour les scieries, le locataire doit "tenir à ses frais la lame de scie et la corde pour tirer l'échelle de ladite scie" (24). Cette corde, qui apparaît dans plusieurs baux, est décrite par Forest de Belidor comme servant à conduire sous la lame le bois que l'on veut scier (25).
Pour un moulin, le preneur doit également maintenir en état "les marteaux pour lever et piquer les meules" (26). Il est en effet nécessaire de refaire les meules qui s'usent rapidement. Il faut les démonter, puis les piquer avec un petit marteau, afin de leur redonner le rayonnage nécessaire à une bonne mouture (26).
II semble que les scies du plateau de Saint-Genest-Malifaux soient restées fidèles à l'ancien système de production. En effet aucun document ne mentionne de scies circulaires.
Le moulin de la Célarière s'équipe de cylindres, probablement vers 1884 (le bâtiment possède encore sur le fronton la mention "Moulin à cylindres").

4.2 -Les hommes

Après avoir étudié tous les aspects techniques de ces établissements, il nous faut à présent faire connaissance avec les hommes. Ils sont propriétaires, locataires, patrons ou employés.

Les propriétaires

Cette étude a pu être réalisée à partir des renseignements trouvés dans le cadastre. Pour chaque établissement hydraulique, un tableau des mutations a été dressé, suivant ainsi l'évolution tout au long du XIXème siècle.
Si à priori nous pouvions croire que les petites scies (avec une faible valeur cadastrale) n'étaient que des biens de faible importance, le dépouillement du cadastre a permis de constater au contraire l'importance de ces établissements. L'examen des noms et la fonction des propriétaires le prouvent.
L'exemple de Pantaléon Costa (27) est frappant, il possède en 1835, 7 scies.
En 1841, lors de la vente, 6 établissements sont rachetés par Jean-Pierre Larderet de Saint-Etienne. Les domaines, bois et scieries, occupant une superficie de 405 ha 10 ares, sont échangés moyennant la somme de 300 000 francs (28) Cette famille gardera un nombre important de scies tout au long du XIXème siècle. Nous constatons également, lors des mutations, l'ascension sociale de la famille. La profession de J-P. Larderet n'est pas indiquée. En 1867, 4 scies passent à Gabriel Larderet, rentier à Saint-Etienne, une scie passe à Léonie Marie Marguerite Larderet (habitant à Auteuil). La scie restante revient au baron de Bressieux. Enfin en 1896, les 4 premiers établissements restés dans la famille passent à Philibert Larderet de Fontanes, habitant au Château du Bois, à Saint-Genest-Malifaux. La scie du Pré (appartenant à Léonie Larderet) passe en 1896, au marquis Amezot de Chaillou.
La famille Larderet semble donc connaître au XIXème siècle la prospérité. N'étant à l'origine que des grands propriétaires, puis des rentiers, ils "accèdent à la noblesse" (30).
En 1835, la famille Courbon de Saint-Genest possède également plusieurs établissements hydrauliques sur la Semène : 3 scies et 2 moulins. Le chef de famille est alors Antoine Courbon de Saint-Genest (31). Il décède en 1838, et en 1841, 1- son fils aîné, Louis, hérite de la scie du Mas, 2.- son deuxième fils, Frédéric, récupère les établissements de la Scie Neuve, 3. alors que Louise Hortense (épouse du marquis de Sasselange, M. J-François de Sanhard) hérite des Plats ou de la Scie de la trappe (32).
1. En 1831, Louis rachète la Scie Bollioud au comte de Costa. En 1865, son fils Michel-Louis rachète la Scie d'en Bas. A son décès, en 1879, la Scie du Mas revient à son fils aîné, Pierre baron de Saint-Genest, alors que sa veuve (Sophie de Saint-Didier) conserve la Scie d'en Bas.
2. La Scie Neuve revient en 1871, à Antoine-Emile Courbon de Saint-Genest, rentier à Veauche, puis en 1888 à son fils Mathieu-Georges, et enfin, en 1902, à Edith.
3. Au décès de Mme veuve de Sasselange, la scie et le moulin des Plats reviennent à François Régis Antoine de Sanhard, marquis de Sasselange, rentier à Veauchette, puis en 1893 à la baronne de Gerphanion (née de Sanhard de Sasselange).
Les établissements hydrauliques, et principalement les scies, sont pour ces familles des biens importants. Pour les Courbon de Saint-Genest (33), par exemple, il s'agit probablement d'installations ayant toujours appartenu à la famille. Elles font partie du patrimoine familial, et malgré la Révolution, ils reconstituent leur leur patrimoine en rachetant des établissements (voir Michel-Louis à la Scie d'en Bas, et Louis à la Scie Bollioud).
Les très grands propriétaires sont généralement mentionnés comme étant des rentiers. Nous trouvons ensuite de nombreux marchands de bois de Saint-Etienne (34), 2 négociants (35), et des mouliniers (36).
En rapport avec le phénomène précédent, la plupart des grands propriétaires n'habitent pas sur les lieux, surtout à la fin du XIXème siècle. Le tableau de répartition permet de constater que vers 1835, 53,84 % des propriétaires résidaient sur la commune. En 1882, ils ne sont plus que 33,33 %.
Parmi les villes de résidence dans les deux départements de la Loire et de la Haute-Loire, nous avons principalement Saint-Etienne, Montbrison (avec Veauche et Veauchette pour la Famille Courbon de Saint-Genest), Firminy. Quelques propriétaires habitent dans de grandes villes telles Paris ou la région parisienne (Auteuil), mais également Lyon.
Enfin il faut signaler le cas assez particulier du comte Pantaléon de Costa qui habite Chambéry.

Lieux de résidence des propriétaires

sur place
Dans
la commune
Loire
Haute-Loire
France
Etranger
1835
30,76
23,08
38,46

7,7
1882
11,11
22,22
50,00
16,66

(en pourcentages)

Signalons également un cas particulier de copropriété.
Jean-François Chausse, habitant à Joubert, commune de Marlhes, possède à la Boëla une scie. Il décède en 1847, et ses biens sont partagés entre ses trois fils : Jean-Baptiste (peut-être l'aîné) obtient 26/32e et les deux autres obtiennent chacun 3/32e - Voilà un partage pour le moins compliqué. Les traces de cet héritage vont tout de même rester jusqu'en 1883, année où tout revient à Jean-François, fils de Jean-Baptiste.
Le nombre des établissements possédés par une même personne connaît au cours du XIXème siècle quelques modifications.
Au début du XIXème siècle, 78,6 % des propriétaires possèdent un ou deux établissements. En 1882, ils sont 89,5 %. Pour le cas de deux propriétés, il s'agit essentiellement du même site regroupant une scie et un moulin à grains.
Inversement, si en 1835, 21,4 % des propriétaires possèdent plus de deux installations ; en 1882, ils ne sont plus que 10,5 %. Les plus grands propriétaires ont en 1882 4 usines, alors qu'en 1835, le comte de Costa en possède 7.


Nombre d'établissements possédés par un même propriétaire

1835
1882

Nombre
%
Nombre
%
1 établissement
7
50,0
11
57,9
2 établissements
4
28,6
6
31,6
3 -
1
7,1
1
5,3
4 -


1
5,3
5 -
1
7,1


6 -




7 -
1
7,1



Après avoir étudié les propriétaires, il nous faut à présent voir qui travaille.
Ces établissements, qu'il s'agisse de scies ou de moulins à grains, ne suffisent pas, économiquement parlant, pour faire vivre une famille ou occuper un homme à temps complet. Il sont bien plus un complément, mais loin d'être négligeable, de l'exploitation agricole. Les baux et le cadastre permet par ailleurs de constater qu'avec l'établissement hydraulique, il existe toujours des terres, prés et bois.
Nous sommes donc, ici, en présence d'une double activité. Ce n'est que dans certains cas très particuliers que l'activité industrielle prend le dessus (tournerie du PiIlot, et peut-être le moulin de la Célarière à la fin du XIXème siècle). Ces ateliers, plus importants, pouvaient lors de grosses demandes avoir quelques ouvriers, tout comme les moulinages.
Les relations humaines entre les différents industriels de la vallée ne devaient pas toujours être au mieux. L'eau, source d'âpres marchandages, est l'occasion de querelles qui peuvent dégénérer parfois en d'interminables procès, Smith note en 1831 que "l'absence dans l'arrondissement de Saint-Etlenne de tout usage particulier susceptible de faire autorité dans les cas douteux, faisait qu'à Saint-Etienne, ce type de procès constitue sur la fin de la Restauration le plus clair de l'activité du Palais" (37).
Malheureusement, en l'état actuel de nos recherches, nous ne connaissons plus de procès important concernant la Semène, dans notre région du moins. Seul est à mentioner le cas particulier du détournement avorté des eaux de la Semène au profit de celles du Furan par la ville de Saint-Etienne. Ce projet a immédiatement suscité une vive réaction des propriétaires riverains du cours d'eau. Ces derniers se constituent en syndicat (38) en 1891. Dans le même temps, une pétition est envoyée au ministère de l'Agriculture (39).

4.3 -Les débouchés économiques

Le "bois de pin débité en planches a une vente facile et assurée à Saint-Etienne, ou bien. Il est expédié par le Rhône et le canal de Givors" (40) et est vendu principalement à la foire de Beaucaire.
Les installations du type que nous avons rencontrés dans les environs de Saint-Genest-Malifaux produisent en moyenne chacune 80 chars de planches par an (41).
La tournerie du Pillot trouve un débouché dans la région stéphanoise, où l'industrie textile a des besoins importants.
Les moulins à grains ont une zone d'activité relativement restreinte (les habitants des proches environs), avec encore une fois une exception pour le moulin de la Célarière. Ils ne travaillent que de façon irrégulière et en fonction des besoins et des possibilités d'alimentation en eau courante.


5 -CONCLUSION

Aujourd'hui, à l'exception de la tournerie du Pillot, toute l'activité industrielle liée à la rivière a disparu des bords de la Semène. Les différents sites ont été abandonnés dès le début du XXe siècle. C'est justement cet abandon qui a permis la conservation de ces vestiges tout particulièrement pour les scies. En effet, les bâtiments qui abritaient les moulins à grains ont été réutilisés, et il est dès lors difficile d'en faire une étude, tant les modifications furent nombreuses.
Nous savons que pour le département de la Loire, les carnets des établissements industriels n'existent plus, mais dans notre cas précis, cet important patrimoine architectural et industriel a permis dans une certaine mesure de pallier ce manque de documentation.
Le travail de terrain, l'inventaire hydraulique ne permet cependant pas de répondre à toutes les questions. Nous l'avons constaté par exemple dans le cas des moteurs hydrauliques. Il permet toutefois de faire des comparaisons inter-régionales. Une étude faite en Savoie (vallée du Giffre), a montré, par exemple, que les scieries de cette rivière étaient seulement faites de planches, alors que sur le plateau de Saint-Genest-Malifaux ce sont de solides bâtiments de pierre (42).
Enfin, si sur toute la vallée la scie est un simple "accessoire" du moulin, pour notre région c'est le phénomène inverse.
Profitant à la fois de la présence de la forêt et d'une rivière, les hommes ont su utiliser au maximum cette énergie hydraulique à leur disposition pour l'exploitation du bois, tout en continuant le travail de la terre.

NOTES
(1). Il tombe en effet 1.279 mm d'eau par an. Maxime PERRIN, Saint-Etienne et sa région économique , Tours, Arrault, 1937, 516p.
(2). Odile MASSARDIER, Monique LUIRARD, "Un village forézien à la veille de la Révolution - Saint-Genest-Malifaux (1760-1789)", dans Cahiers d'Histoire, tome XXVII, 1982, p. 259-282, Université de Saint-Etienne.
(3). Etats des populations de l'Election de Saint-Etienne. Arch. dép., Loire, C8.
(4). Réclamations du comte de Costa au préfet de la Loire, 28 août 1815, arch. dép., Loire, S 520.
(5). Odile MASSARDIER, Monique LUIRARD, op. cit.
(6). J.E. DUFOUR, Dictionnaire topographique du Forez, Maçon, Protat, 1946, 1.184 p.
(7). Archives nationales : F20 291 et F20 295. N'est conservé aux Arch. nat. que le nombre total de roues horizontales et de roues verticales pour chaque arrondissement de la Loire.
(8). Minutes de Maître Robin (Saint-Genest-Malifaux). Maître Chorain, 1818.
(9). Le Furan qui traverse Saint-Etienne et anime au XVIIIe siècle de nombreux artifices, prend sa source à quelques kilomètres de la Semène. Il existe depuis le XVIIe siècle un projet de détournement des eaux de la Semène pour grossir celles du Furan. En 1815, le projet de réouverture est à nouveau à l'ordre du jour.
(10). Nous pouvons seulement attester la Scie du Bois en 1688. Cette dernière étant appelée de la Pauze.
(11). Arch. dép. Loire, plan 59.
(12). Signalons que la statistique de 1832, ne mentionne pas la Semène ! Bibl. Mum. Saint-Etienne, ms 89, p. 81 (page 517).
(13). Arch. dép. Loire, MPF Saint-Genest-Malifaux - Diminutions. Cela concerne au total 10 établissements.
(14). Acte de fondation chez Me Fournier à Aurec-sur-Loire. Dépôt au tribunal civil le 29 décembre 1891. Arch. dép. Haute-Loire, S 572. L'association est née sous limpulsion de Messieurs Veron de la Combe, Colcombet, Binachon et Descours, industriels de la basse-vallée.
(15). Archives nationales, F10 2 947. La pétition regroupe au total 65 signatures.
(16). Voir figure n° 1 à la fin de l'article.
(17). Bibl. mun. Saint-Etienne, ms 89, p. 81.
(18). Nous avons retrouvé des vestiges de ces chutes, principalement des cerceaux métalliques renforçant la conduite forcée.
(19). Arc. dép. Loire, 40 M 112. Voir reproduction figure n° 2 à la fin de l'article.
(20). Arch. dép. Haute-Loire, P5 132 (4).
(21). Renseignement communiqué par Philippe Peyre, chercheur sur l'innovation dans le domaine des moteurs hydrauliques au XIXème Siècle. Ce moteur est encore en place, et est parfois utilisé pour faire fonctionner les tours.
(22). A. MICHIELS et Th. SCHULER, Les bûcherons et les schlitteurs des Vosges, Paris, Strasbourg, 1857.
(23). Des vestiges ont été retrouvés à la Scie du Bois.
(24). Minutes de Maître Robin (Saint-Genest-Malifaux). Maître Chorain. Bail Robert-Légat (Les Plats), 1818.
(25). L'architecture hydraulique , Livre II, p. 332.
(26). Minutes de Maître Robin (Saint-Genest-Malifaux). Maître Chorain. Bail Courbon-Legat, 1820.
(27). La description de ce travail est donnée dans : Laurence PERRY, Le moulin et le meunier dans la société rurale auvergnate du XVIIIe siècle, Thèse de doctorat, Université de Clermont, 1986, p. 155.
(28). Le marquis de Costa de Beauregard (1806-1864) fut député au parlement de Turin. Demeurant au château de la Motte-Servolex, il fait partie d'une illustre famille savoyarde. André PERRET, Guide des archives de Savoie , Chambéry, 1979, p. 497.
(29). Arch. dép. Loire, EN 2953, Larderet.
(30). Saint-Genest-Malifaux, MPF, - Costa F° 150
- Larderet, F° 150/1079
- " Marie, F° 1120
- Amezot de Chaillou, F° 1120
- Bar. de Bressieux, F° 1103
(31). Né à Saint-Etienne en 1753, conseiller de préfecture de l'an VIII à 1809, il siégea ensuite au conseil général de 1813 à 1815, puis jusqu'en 1828.
(32). Minutes de Maître Delaire (Sury-le-Comtal). Maître Bruyas - Partage Corbon (sic) de Saint-Genest 15 août 1838.
(33). Nous n'avons recensé que les installations établies sur la Semène, mais lors du dépouillement de la matrice cadastrale, nous avons constaté qu'ils possédaient d'autres moulins et scies sur des affluents.
(34). FLEURY Nicolas, Scie d'en Bas, Saint-Genest (1835-1865). CHAZEAU J.-B., 20 r. de Champagne, Saint-Etienne, Moulin du Sapt, Saint-Genest (1882- ).
(35). BERTHOLET J.-V., Scie d'en Haut, Saint-Genest (1856-1871). MOINE J.-B., r. de la Comédie, Saint-Etienne.
(36). Parmi lesquels la famille Largeron-Descours qui possède les établissements des Gaux (Saint-Genest), de la Scie Royon et de Croquet (Jonzieux).
(37). Cité dans : M. DEVUN, "Utilisation des rivières de Pilât pour l'industrie", dans Revue de Géographie Alpine, tome XXXIII, (1944), 65 p.
(38). Arch. dép. Haute-Loire, S 572.
(39). Voir note 15.
(40). J. DUPLESSY, Essai statistique sur le département de la Loire, Montbrison. Imp. de Cheminai, 1818, 599 p.
(41). Ibid.
(42). Jean-Pierre ADAM et Pierre VARENE, "Scieries hydrauliques en Bavoir", dans Usages et Images de l'eau , Le monde alpin et rhodanien, n° 4-1985, p. 83-111.
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